Pour impressionner
Perchés sur une colline ou nichés au creux d’une vallée, les villages de Seine-et-Marne ont souvent inspiré les plus grands peintres. Les explorer, c’est pénétrer dans l’intimité des plus célèbres tableaux. En lisière de la forêt de Fontainebleau, Barbizon invite à marcher sur les traces de Millet et Rousseau, ces précurseurs des Impressionnistes. Un parcours explore le village dans leurs pas et un musée a été aménagé dans l’auberge Ganne qui accueillait les peintres et dans la maison-atelier de Rousseau. On en ressort avec la folle envie de découvrir les paysages de la région figés sur la toile pour l’éternité, comme le célèbre « Le déjeuner sur l’herbe » que Monet a peint dans les environs de Barbizon. Autre étape de choix, Bourron-Marlotte a également vu défiler quelques artistes devenus stars, de Corot à Cézanne en passant par Renoir ou Camille Claudel. Moret-Loing-et-Orvanne célèbre Alfred Sisley, qui y vécut les vingt dernières années de sa vie. Il immortalisa le pont, l’église et les ruelles pavées de la cité médiévale au charme intact. Cinq parcours proposent d’admirer les paysages qui l’ont inspiré. Plus intime, Grez-sur-Loing fut également la terre d‘accueil de nombreux peintres (dont Corot), qui prenaient pension chez les Laurent ou à l’hôtel Chevillon, devenu une fondation accueillant aujourd’hui des artistes scandinaves. Son vieux pont est terriblement romantique…
Pour se la couler douce
Au fil de l’eau, la vie est plus douce. Entre vallées boisées et berges champêtres, au cœur de la forêt de Fontainebleau, Samois-sur-Seine émerveille avec ses ruelles pavées et ses belles villas de la fin du XIXème siècle – surnommées les « Affolantes » – qui bordent la Seine. On vient s’y détendre au son du clapotis du fleuve mais également taper des mains dans ce berceau du jazz manouche. Pas très loin, Seine-Port porte bien son nom. Dès le XVIème siècle, sa situation en faisait une halte de bon goût. Aujourd’hui, son décor intemporel qui mêle espaces naturels et maisons pittoresques fait toujours mouche et l’on vient de partout pour chiner à la brocante qui envahit la place du village le premier dimanche de chaque mois. Au confluent du Loing et de la Seine, le cœur de Saint-Mammès bat également au rythme des eaux. Il fait bon flâner sur les quais et dans les romantiques venelles qui bordent les petites maisons des anciens bateliers, avant de louer une barque pour faire chavirer le cœur de sa dulcinée ! Et parce que les rives de la Marne se dévoilent tout aussi bucoliques que celles de la Seine, on termine ce périple par Carnetin qui surplombe la vallée de la rivière. Sa douce nature apaise les citadins en mal de verdure, comme jadis les écrivains qui en avaient fait leur refuge pour trouver l’inspiration.
Pour remonter le temps
Enroulés autour d‘églises souvent disproportionnées ou de vieux marchés couverts, les villages de Seine-et-Marne ne sont pas avares en monuments et mystères. A Blandy-les-Tours, un château fort témoigne de l’architecture militaire du XIVème siècle. Donjon, machicoulis et pont-levis proposent un voyage en pleine guerre de cent ans. Une application sur smartphone rend l’épopée encore plus immersive. Les enfants adorent ! De sa situation sur la route des anciennes foires de Provins, Château-Landon a hérité d’un patrimoine exceptionnel. Surplombant la vallée du Fusain, la cité médiévale bâtie sur un éperon rocheux n’a pas usurpé son surnom de « Rocamadour du Gâtinais ». Tout est là pour faire rêver les amateurs d’aventures chevaleresques : des tours massives et des églises, des lavoirs et de vieilles maisons dont les pierres se dorent au soleil depuis des générations. Elles sont si belles qu’on les utilisa même pour construire l’Arc de Triomphe et le Panthéon ; une consécration ! Surplombant la vallée du Loing, Egreville tient la comparaison. Du Moyen-Age, lorsque les foires attiraient les foules, le village rural a conservé sa vieille halle qui se découvre avec le château et l’église. Fidèle à la tradition, on y organise toujours un pittoresque marché aux volailles. Autre château, autre ambiance à Thomery, qui accueille le musée-atelier de Rosa Bonheur dont on célèbre le bicentenaire de la naissance. Rien ne semble avoir bougé depuis 150 ans !